Lieux à découvrirLa plage et le lion de Roccapina
Le lion de Roccapina
La plage sauvage et turquoise et le Lion de Roccapina est une petite merveille de la nature qui se situe à mi-chemin entre Bonifacio et Sartène. Pour un dépaysement garanti…
Roccapina est l’un des lieux les plus emblématiques de la Corse : une crique de sable clair aux eaux turquoise, dominée par une crête rocheuse sur laquelle trône, tel un sphinx, ce lion de granite au regard tourné vers le large depuis des millénaires. Qui ne connaît cette silhouette maintes fois représentée, allégorie fameuse de la Corse ? Dans le maquis, d’autres rochers aux formes fantastiques ou reconnaissables, tel l’éléphant, visible au sud du lion, surgissent de la végétation. Le site, qui commence à la pointe de Roccapina s’étend loin vers l’intérieur des terres sur 500 ha de maquis parsemé de taffoni, car tel est le nom de ces blocs et boules de granite façonnés par les éléments, qui offrent au regard un univers de personnages imaginaires tout à fait original.
Si la végétation dominante sur le site est le maquis, omniprésent, touffu, impénétrable, la baie de Roccapina, avec sa plage, ses dunes, ses petites zones humides, apporte une belle diversité de milieux et de paysages. Il faut prendre le temps de parcourir Roccapina, qui recèle dans les replis des reliefs et sous l’ombre du maquis, tant de merveilleuses découvertes : la nature et l’homme ont créé ici un jardin fabuleux.
Un peu d’histoire…
Les plus anciennes traces d’occupation du site remontent à l’âge du fer : les taffoni, ces rochers érodés de manière particulière par la cristallisation du sel faisant éclater le granite, ont été utilisés par les hommes de la préhistoire comme des lieux d’habitat temporaire, de culte ou de sépulture.
Au Moyen-Âge, une enceinte fortifiée a été érigée sur la « tête » du Lion de Roccapina, formant ainsi une sorte de couronne aujourd’hui en grande partie effondrée. Un peu plus loin sur la crête, une tour ronde, l’une des dernières édifiées en Corse en 1610 par Giovanni du Cauro : la région du Sartenais, très éprouvée par les attaques barbaresques, dota son littoral de plusieurs tours.
Au XIXe siècle, le col de Roccapina est devenu une halte prisée par les voyageurs et les marchands sillonnant les routes entre Sartène et Bonifacio. Deux maisons s’y côtoient encore, celle du douanier devenue auberge, et celle du cantonnier, désormais propriété du Conservatoire du littoral, dans laquelle est aménagée A Casa di Roccapina, une maison de site dotée d’une muséographie originale autour du patrimoine géologique et de l’occupation humaine : elle permet notamment de comprendre les phénomènes naturels qui président à la formation des extraordinaires taffoni. Des murets de pierre délimitant des enclos et des jardins, des fontaines, et surtout des orii (oriu au singulier), ces taffoni aménagés par la main de l’homme, sont présents sur le site. Leur datation est incertaine mais beaucoup étaient encore utilisés récemment : bergeries, enclos à cochons, habitat… L’oriu du berger de Roccapina a été récemment restauré par le Conservatoire du littoral.
En 1887, le naufrage du Tasmania, vapeur de la P&O en provenance de Bombay transportant les invités pour le Jubilé de la Reine Victoria, rejeta sur la plage de Roccapina les survivants du désastre et maints objets. Les naufragés furent recueillis et soignés par les habitants des villages avoisinants, ce qui valut à certains des récompenses décernées par la reine d’Angleterre. Ce fameux naufrage donna également naissance à quelques rumeurs et légendes, dont celle d’un hypothétique trésor dissimulé dans l’oriu du bandit Barritone, au-dessus de la plage de Roccapina… Légende car le véritable trésor que transportait le bateau, un coffre de pierres précieuses, fut aussitôt sauvé par le second du navire, tandis que le capitaine sombrait avec son vaisseau.
Roccapina fait partie des sites qui ont échappé de justesse à une urbanisation débridée liée au développement du tourisme de masse des années 1960-70. L’implantation d’un programme immobilier avait déjà été amorcée lorsque le site a finalement été racheté par le Conservatoire du littoral : les quelques bâtiments déjà construits ont été détruits afin de rendre au site toute sa naturalité.
Faune et Flore
Habitats et flore
La plage de Roccapina est caractérisée par une belle dune à genévrier à gros fruits et genévriers de Phénicie. Fortement érodée par le piétinement et le camping sauvage jusque dans les années 1980, elle est désormais protégée par une rangée de ganivelles (clôtures en châtaignier) et des plantations ont été entreprises pour favoriser la fixation du sable et renforcer le couvert végétal. Fausse-girouille des sables, euphorbe peplis, evax de Corse, serapias de Nurra se rencontrent en bord de mer.
La petite zone humide en arrière de la plage abritent une roselière et des prairie de joncs.
Sur les versants, le maquis a gagné tous les terrains, colonisant les moindres interstices de rochers : c’est un maquis dense, plus haut à mesure que l’on s‘éloigne du rivage, à calycotome épineux, arbousiers, bruyère arborescente, lentisque, chênes verts, genévrier de Phénicie et oléastres.
Faune
Les oiseaux d’eau, tels le râle d’eau et le grèbe castagneux, les amphibiens, notamment le discoglosse sarde, et une belle population de tortues cistudes apprécient la zone humide d’arrière-plage et sa roselière.
Les nombreuses cavités rocheuses du site sont des repaires idéaux pour les colonies de chauve-souris : petits rhinolophes, minioptères de Schreiber, barbastelles d’Europe, murin à oreilles échancrées.
Sur les hauteurs de ce site au relief marqué, l’avifaune est extraordinairement variée et nombreuse, mêlant passereaux, rapaces de passage, oiseaux des falaises : le martinet à ventre blanc et l’hirondelle de rochers, la pie-grièche à tête rousse et le guêpier d’Europe, le venturon corse et la fauvette passerinette, le milan royal, l’engoulevent… pour n’en citer que quelques-uns. La tortue d’Hermann et le lézard de Bedriaga sont plus discrets, profitant de la végétation et des anfractuosités de rochers.
ON A ADORE
Des paysages à couper le souffle, un dépaysement total, et comme une impression d’être seul au monde.
La balade sur la plage de sable blanc de Roccapina, est une magnifique plage de sable fin aux eaux turquoises. Ce site nous a émerveillé par sa beauté presque irréelle, particulièrement au coucher du soleil.
Nous avons fait une petite randonnée de 3 h, et avons grimpé jusqu’à la tour afin de nous approcher du Lion. La vue de là haut est juste incroyable. Et sur le chemin du retour nous avons croisés plusieurs mamans (laies) avec leurs bébés (marcassins).